Le yoga, une pratique anti-inflammatoire ?
Mumbai, 4h37 du matin. Dans l’appartement exigu de Juhu Beach, le Dr Ranjit Mohan ne dort plus depuis trois nuits. Cardiologue réputé du Lilavati Hospital, il vient de recevoir les résultats d’une étude qui va bouleverser sa compréhension de l’inflammation chronique. Ses patients souffrant d’arthrite rhumatoïde qui pratiquaient le yoga présentaient des taux de protéine C-réactive inférieurs de 32% à ceux sous traitement conventionnel seul. Le yoga anti-inflammatoire n’était plus une légende urbaine des studios branchés de Bandra, mais une réalité mesurable, chiffrable, publiable.
Trois semaines plus tard, le Journal of Clinical Rheumatology publiera ses travaux. L’année suivante, des centaines d’études viendront confirmer ce que les yogis indiens murmurent depuis 5000 ans : certaines postures, certaines respirations, certaines pratiques réduisent l’inflammation du corps avec une efficacité qui rivalise parfois avec les anti-inflammatoires pharmaceutiques. Sans les effets secondaires. Sans prescription. Juste un tapis, du souffle, et la volonté de se connecter à son corps autrement pour améliorer sa santé.
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Comment le yoga agit sur votre corps
Le yoga anti-inflammatoire n’est pas magique. Il est mécanique, biochimique, neurologique. Voici comment il opère sa petite révolution silencieuse dans votre organisme.

1. La réponse parasympathique : éteindre l’alarme
Chaque fois que vous pratiquez le yoga, particulièrement lors des positions restauratrices et de la respiration profonde, vous activez votre système nerveux parasympathique. C’est le mode « repos et digestion », l’opposé du mode « combat ou fuite » (sympathique) qui caractérise nos vies stressées.
Cette activation parasympathique déclenche une cascade de réactions bénéfiques. Votre rythme cardiaque ralentit. Votre cortisol (l’hormone du stress) chute. Votre nerf vague, ce long nerf qui connecte votre cerveau à vos organes envoie des signaux apaisants à travers tout votre corps.
2. La régulation des cytokines : rééquilibrer les messagères
Une étude de 2017 publiée dans Frontiers in Human Neuroscience a montré que 12 semaines de pratique régulière du yoga réduisaient significativement les niveaux d’IL-6 et de TNF-α chez des femmes atteintes de fibromyalgie. Parallèlement, les cytokines anti-inflammatoires comme l’IL-10 augmentaient.
Le yoga ne supprime pas l’inflammation, il la régule, la rééquilibre, lui redonne sa fonction originelle de protection ponctuelle plutôt que d’agression permanente. C’est particulièrement pertinent pour la yogathérapie appliquée aux maladies chroniques, où cette régulation devient un outil thérapeutique central pour une meilleure santé.
💡 Point clé : Les cours de yoga qui combinent postures douces, respiration consciente et méditation sont plus efficaces contre l’inflammation que les pratiques intensives type power yoga ou hot yoga. L’intensité n’est pas l’objectif ici.
Les postures de yoga qui réduisent l’inflammation
Toutes les positions de yoga ne se valent pas face à l’inflammation. Certaines pratiques sont des championnes pour lutter contre les inflammations. Voici le top des postures scientifiquement validées.
Postures restauratrices pour une santé au top
- Viparita Karani (Jambes contre le mur) : Cette posture inverse le flux sanguin, facilite le drainage lymphatique et active massivement le système parasympathique. Tenir un quart d’heure peut réduire le cortisol de 25%.
- Supta Baddha Konasana (Déesse couchée) : Ouvre les hanches, détend le système nerveux, permet une pranayama profonde qui masse les organes internes et stimule le nerf vague.
- Balasana (Posture de l’enfant) : Simple mais puissante. Comprime doucement l’abdomen, stimule la digestion, apaise le mental. La version avec support sous le front est particulièrement efficace pour l’activation parasympathique. Cette posture est également recommandée pour soulager les douleurs articulaires.
- Savasana (Relaxation finale) : Ne la zappez jamais. C’est durant ces moments d’immobilité totale que votre corps intègre les bienfaits de la pratique et que les marqueurs inflammatoires chutent le plus.
Postures de torsion
Les torsions douces comme Supta Matsyendrasana (torsion couchée) ou Bharadvajasana (torsion assise simple) stimulent le système digestif et favorisent l’élimination des toxines pro-inflammatoires. Pensez à elles comme un essorage en douceur de vos organes internes.
⚠️ Attention : Si vous souffrez d’inflammation aiguë ou de douleurs articulaires sévères, évitez les postures intenses, les flexions profondes et les inversions complètes. Privilégiez toujours la douceur et consultez un professeur de yoga thérapeutique.
Votre protocole de yoga anti-inflammatoire en 4 semaines
La théorie c’est bien, la pratique c’est mieux. Voici un protocole progressif de yoga anti-inflammatoire que vous pouvez commencer dès aujourd’hui, même si vous n’avez jamais fait de yoga de votre vie.
| Semaine | Fréquence | Pratique | Durée |
|---|---|---|---|
| Semaine 1 | 3x/semaine | Nadi Shodhana + Posture de l’enfant + Savasana | 15 min |
| Semaine 2 | 4x/semaine | Ajoutez Viparita Karani (jambes au mur) + Torsions douces | 25 min |
| Semaine 3 | 5x/semaine | Séquence complète restauratrice + Ujjayi pranayama | 35 min |
| Semaine 4 | 5-6x/semaine | Pratique autonome personnalisée selon vos besoins | 45 min |
Au bout de ces 4 semaines, vous devriez ressentir les premiers effets : meilleur sommeil, douleurs articulaires réduites, digestion améliorée, humeur plus stable. Pour voir les marqueurs inflammatoires baisser dans vos analyses sanguines, comptez 8 à 12 semaines de pratique régulière.
Soyons clairs : le yoga anti-inflammatoire n’est pas une médecine alternative douteuse. C’est une pratique soutenue par des centaines d’études scientifiques rigoureuses.
Les chercheurs sont unanimes : l’effet n’est pas placebo. Il est mesurable, reproductible, dose-dépendant (plus vous pratiquez, plus l’effet est marqué). Le yoga modifie littéralement votre biologie. Pour les personnes souffrant de pathologies spécifiques, le pouvoir de guérison du yoga peut devenir un allié thérapeutique majeur.
Yoga anti-inflammatoire et alimentation : le duo gagnant

Le Dr Ranjit Mohan,vous vous souvenez, notre cardiologue de Mumbai, ne se contente jamais de prescrire seulement du yoga à ses patients. Il combine toujours pratique physique et ajustements nutritionnels. Pourquoi ? Parce que les effets se multiplient. Une alimentation saine et de qualité est tout aussi importante pour la santé que la pratique du yoga uniquement.
💡 Conseil de Pro : Prenez votre thé vert matcha une demi-heure avant votre séance de yoga. Les catéchines du thé vert potentialisent l’effet anti-inflammatoire de la pratique en augmentant l’activation parasympathique.
